Composée jusqu'alors du Seltos, du Niro (hybride), du Sportage et du Sorento, la fratrie des SUV de Kia Maroc s'agrandit avec l'arrivée du Sonet. A l'instar du premier nommé de ses frangins, c'est un B-SUV. Pas question de phagocyter les ventes du Seltos, cela dit, puisqu'il ne boxe pas dans la même catégorie en termes de dimensions comme de rapport prix-équipement. Le Sonet fait, du reste, le pari de l'essence !
On peut se prendre pour un donneur d’alerte, sonner le tocsin, aller jusqu’à affirmer que le lancement, ce 6 juin, du Kia Sonet sur notre marché sonne l’hallali de la carrière convaincante qu’y connaît le Seltos ! Mais ça sonnerait faux ! Pour quatre raisons (au moins) !
La première raison, c’est qu’en 2022, pour la première fois sur notre marché, le sous-segment des B-SUV a dominé les ventes au sein du segment 4×4/SUV, avec une part de marché de 44%, contre 40% pour les C-SUV. Il y a de la place, autrement dit ! Kia Maroc pourrait accueillir le Stonic et le Soul, autres SUV urbains du line-up de la marque sur certains marchés, que ça ne boucherait pas l’horizon du Seltos – et du Sonet. Le risque de cannibali… quoi ? Depuis que le filon de la Rio s’est asséché sur notre marché, il y a de la place au sein du segment B !

Deuxième raison : les différences sont marquées entre le Sonet et le Seltos, tant en matière de gabarit que de look. Le Seltos, c’est la force du classique, de l’élégance tout plein, un air de famille patent avec le Sorento. De son côté, le nouveau venu, qui affiche 4,12 m de long, rendant quasiment un double-décimètre entier à son frangin, et 1,64 m de haut (la hauteur la plus importante de son sous-segment), s’offre un style plus audacieux, plus jeune, plus fun, plus robuste aussi, plus “baroudeur”, avec ses skis de protection contrastés particulièrement costauds, ses barres de toit, ses passages de roues et ses épaulements musculeux…
T’as le look coco !
Sa garde au sol de 21 cm, la plus importante de la gamme des SUV de Kia, qui devrait permettre à ce crossover urbain à deux roues motrices de franchir les trottoirs les plus infranchissables avec aisance, n’est pas étrangère non plus à cette « âme » d’aventurier, au même titre que son capot nervuré, très structuré, et son hayon qui ne l’est pas moins, parcouru qu’il est par diverses lignes horizontales.
Ses feux à LED en forme de boomerang le distinguent aussi du frérot Seltos. Ils chaperonnent l’incontournable calandre Tiger Nose, ce “don de Schreyer”, étrenné 15 ans plus tôt, en 2007, par le Kia KEE Sports Coupe Concept, et désormais iconique !

Posé sur de jolies jantes de 16 pouces (en acier sur la finition d’appel et en alliage sur les deux autres), disposant d’un nuancier de dix couleurs, dont trois combinaisons bi-ton disponibles sans supplément dès le deuxième des trois niveaux de finition, mais aussi une teinte inédite, un “Imperial Blue” (électrique) dont vous nous direz des nouvelles, le Sonet ne manque pas de sel !
La troisième raison pour laquelle le Sonet ne marchera pas sur les plates-bandes du Seltos se trouve à bord. Il s’agit de son rapport prix-équipement canonissime ! La dotation de série est particulièrement généreuse dès le premier niveau de finition, baptisé Motion, qui s’affiche, vous le verrez plus tard, à un tarif des plus compétitifs !
Connecté et tout confort !
La version d’accès est axée sur l’essentiel, mais n’en oublie pas pour autant les petits plaisirs de la vie… Elle bénéficie, entre autres, de la sellerie semi-cuir, d’un combiné d’instrumentation hybride conjuguant manomètres classiques, analogiques, et affichage numérique, via un écran TFT de 3,5 pouces, mais aussi d’un écran tactile central de 8 pouces compatible Apple CarPlay et Android Auto, d’une caméra de recul…
La finition intermédiaire Active active, pour sa part, le mode “Byzance” : système d’accès mains-libres et de démarrage sans clé, climatisation automatique, volant et pommeau de levier de vitesse en cuir, pédalier en aluminium, sélecteur de modes de conduite (Eco, Normal et Sport), etc.

Enfin, au sommet de la gamme, l’exquise exécution Exécutive exalte les sens avec ses sièges recouverts intégralement de cuir, ventilés en ce qui concerne ceux à l’avant, son volant en cuir sport à méplat et badgeage “Sonet”, son toit ouvrant en verre à commande électrique. Cette finition fait aussi la différence en embarquant un chargeur par induction pour vos smartphones.
Indépendamment de la finition retenue, la présentation intérieure, clairement inspirée de celle du Sorento, avec l’effet double dalle au niveau de la planche de bord, ou encore les buses d’aération qui n’ont pas été dessinées par une triple buse (loin s’en faut !), séduit ! Pour clore le chapitre “beauté intérieure”, sachez que le Sonet rend une copie honnête en termes d’habitabilité et de volume de chargement du coffre (392 l).
On en arrive au quatrième et ultime argument plaidant en faveur d’une synergie entre les deux SUV urbains du line-up de Kia Maroc et rendant, partant, “caduque” la loi des rendements non proportionnels : le Sonet embarque un bloc essence – une motorisation de plus en plus bankable au sein de son sous-segment. Il ne navigue donc pas dans les mêmes eaux que le Seltos, animé, rappelons-le, par un 1.5 CRDi de 115 ch.
L’essence du plaisir
Le quatre-cylindres essence auquel le Sonet a droit sur le marché marocain affiche la même cylindrée et la même puissance. Il s’agit d’un 1.5 l MPi Smartstream atmo, qui présente évidemment un déficit en matière de couple maxi par rapport au bloc Diesel suralimenté du Seltos (143 Nm versus 250 Nm), mais qui n’en promet pas moins du punch, Kia vantant son association avec la boîte IVT, une CVT (transmission à variation continue) 3.0, plus dans le “turfu” que ses semblables.
Pourvue artificiellement de 8 rapports et faisant appel à un entraînement par chaîne, elle offre un agrément de conduite proche de celui d’une boîte auto et permet un gain de consommation de l’ordre de 0,4 l par rapport à la boîte manuelle à six rapports, ne sirotant que 6,4 l/100 km en moyenne. Notez que seule la finition Motion donne le choix entre les deux transmissions. Le Sonet Motion IVT réclame une rallonge de 20.000 DH. Pour leur part, les finitions plus huppées n’embarquent que la transmission à variation continue.
Le Kia Sonet s’affiche à partir de 209.000 DH. Il s’agit d’un prix de lancement, qui permet de profiter d’une ristourne de 6.000 DH. Affaire à saisir ! Pour que ce papier ait, jusqu’au bout, des allures de comparo entre le Sonet et le Seltos (à l’inverse de leur destin commercial, leur trajectoire éditoriale est intimement lié), sachez que ce dernier, qui bénéficie en ce moment de tarifs spéciaux itou, exige un minimum de 229.000 DH.