Alléluia ! Après une campagne de teasing qui mérite de figurer au Guinness des records, après plus de deux décennies d'annonces, de concept-cars, de rumeurs et d'enflammades, Volkswagen a finalement dévoilé l'héritier des Combi T1, T2 et T3. Un mythe réinventé, qui embarque un électromoteur et qui explore avec talent le registre néo-rétro.
Le Volkswagen Combi, also known as Type 2 (la Beetle étant la Type 1), ou encore Transporter, cette légende née en 1950, est de retour ! Le top management de la marque a levé le voile ce 9 mars sur deux déclinaisons, “civile” et pro (en mode fourgon tôlé), de l’ID.Buzz, présenté comme étant l’héritier du “monstre sacré” précité. A noter qu’une version à empattement allongé et proposant 6 ou 7 places, destinée essentiellement au marché nord-américain, sera commercialisée fin 2023.
Certes, le van le plus adulé de la planète, loin devant ses rivaux directs, mais aussi Van Damme, Van Basten ou Van Halen (je l’ai déjà sortie, cette vanne, mais je ne m’en lasse pas !), n’a jamais vraiment quitté l’affiche. Le T7 a été dévoilé en juin 2021 et c’est une tuerie ! Entre-temps, un autre van made in Wolfsburg, le Multivan, a rejoint la partie en 1990 et a fondé une famille, depuis.
Pour les puristes, cela dit, pour les gardiens du temple de Wolfsburg, pour ceux qui considèrent Wörthesee comme un lieu saint et la Golf I GTI comme le Graal, c’est avec le départ à la retraite, en 1990, de la troisième génération du Combi, le T3, que le mythe Combi a cessé d’exister, dans cette partie du globe, du moins – les T1 et T2 ont connu une carrière à rallonge en Amérique du Sud.
En effet, alors que les trois premiers Transporter sont dotés d’un flat-four essence refroidi par air et placé en porte-à-faux arrière, façon Coccinelle ou 356 Speedster, leur progéniture est rentrée dans le rang en termes de motorisations et d’architecture, avec un L4 refroidi par eau et placé à l’avant.
Et encore ! Dans les rangs des amoureux transis de la marque allemande, le T3 est toléré, tout au plus. Et pour cause, s’il check toutes les cases d’un point de vue mécanique, fidèle à la recette de base, semblable aux T1 de 1950 et au T2 de 1968, le Transporter né en 1979 a abandonné leurs rondeurs et certains de leurs gimmicks iconiques pour adopter un look plus carré, plus eighties que sixties, plus Reagan que Joan Baez, que Woodstock…

Esprit Combi, es-tu là ?
L’esprit Combi ! Toute une philosophie ! L’ID.Buzz est-il ”possédé” par cet esprit ? Est-il le “messie”, le légataire universel tant attendu des Combi T1 et T2 ? Oui. Mille fois oui ! Si vous êtes déçus par le nouveau venu, un conseil : achetez (et rénovez) un T1 ou un T2. Etre à cheval sur les dogmes à l’heure où les nouvelles mobilités sont en train de refaçonner profondément la face de l’automobile est anachronique.
L’ID.Buzz est la réincarnation moderne d’une légende et, en tant que tel, il se devait d’appartenir au clan fondé par l’ID.3 fin 2019, celui des Volkswagen 100% électriques. Le groupe Volkswagen prévoit de devenir le leader mondial de l’électromobilité d’ici à 2025 et pour y parvenir, plusieurs des nouveautés qui effectueront leur entrée dans les prochaines années au sein du lineup des différentes marques du groupe seront équipés de moteurs électriques.
Reprenant l’électromoteur et les batteries de l’ID.4 Pro Performance, le Combi “New Age” embarque un électromoteur de 204 ch et 310 Nm placé au niveau du train arrière et alimenté par des batteries placées sous le plancher parfaitement plat et offrant une capacité utile de 77 Kwh. Son autonomie n’a pas encore été révélée, mais elle devrait se situer autour des 400 km.

Des racines et des ailes
Au rayon cosmétique, les clins d’oeil au passé sont bien plus nombreux, mais le regard de cet ID.Buzz est tourné vers l’avenir. Surtout lorsque les très high-tech feux IQ Matrix LED optionnels sont de la partie ! La signature et le bandeau lumineux full LED du newcomer rappellent moins les feux ronds des icônes qui lui servent d’aïeux que ceux des actuels modèles zéro émission de la marque.
En fait, ce van 5 places de 4,70 m de long, de près de deux mètres de large (1,99 m) et de 1,94 m de haut, fait figure de client parfait pour l’émission “Des racines et des ailes” ! On retrouve évidemment les fondamentaux ayant fait le succès de la recette originale : du style et du fun (mais aussi de l’habitabilité) à gogo ! La silhouette, la face avant plate et “rigolarde”, qui exhibe fièrement, comme à l’époque, un logo taille XL de la marque, ou encore la combinaison bicolore et les teintes vives, sont autant de clins d’oeil au passé, aux T1 et T2 !
En revanche, l’influence a été puisée du côté du T3 pour ce qui est des aérations factices en forme de “persiennes”, qui zèbrent les montants arrière, et, en ce qui concerne la signature arrière, dans le “dressing” des autres ID.

“Icônnectée”
A bord, l’esprit Combi est incarné par la présentation intérieure joyeuse, colorée, par l’habitabilité royale, mais la patte de l’ID.3 est de ses soeurettes est également omniprésente. C’est à elles que l’ID.Buzz doit sont instrumentation numérique de 5,3 pouces et son grand écran central de 10 ou 12 pouces, plus connecté que ne l’étaient les festivaliers à Woodstock. Evidemment, standards Volkswagen obligent, la présentation intérieure est soignée, sérieuse.
On se voit bien camper à bord de cet ID.Buzz (une version Westfalia, please!), au taquet en matière d’aspects pratiques (banquette coulissante sur 15 cm, portes latérales coulissantes (à commande électrique optionnelle). Un champion en termes de capacité de chargement également, avec un service minimum à 1.121 l (et 2.205 l banquette arrière rabattue). On n’imagine même pas le “posage” dans le futur Combi 7pl. !
Les carnets de commandes du Combi 5 pl. seront ouverts en mai prochain, mais sa grille tarifaire n’a pas été révélée pour le moment. Selon les “milieux autorisés” – à faire des projections par je ne sais plus qui -, elle devrait débuter à 60.000 euros environ.