La valorisation boursière de Renault est en chute libre ! Le groupe français a en effet été valorisé à 6,68 milliards d’euros (22 euros l'action) en fin de semaine dernière, contre près de 30 milliards d'euros quatre ans plus tôt (100 euros l'action). En guise de réaction, le top management de la firme au Losange envisagerait une scission de ses activités thermique et électrique.
Depuis qu’il a pris les commandes du groupe Renault, Luca de Meo réalise de véritables prouesses. Son plan “Renaulution” fonctionne. La marge opérationnelle a progressé de manière sensible à fin 2021 et plusieurs autres voyants sont au vert !
Cela dit, il en faudra manifestement beaucoup plus pour sortir de la panade la firme au Losange. En termes de valorisation boursière, le constructeur français est au plus mal. Cotée à 22 euros à la bourse de Paris en fin de semaine dernière, l’action de l’ex-Régie n’est pas loin de son “niveau Covid” (19 euros). Quatre ans plus tôt, l’action valait 100 euros. Aujourd’hui, Renault est valorisé à 6,68 milliards d’euros en Bourse, contre près de 30 milliards d’euros en 2018.
En d’autres termes, la valeur de Renault est plus faible que sa participation au capital de Nissan (7,2 milliards d’euros). Cela signifie que sa valorisation “réelle” est de -500 millions d’euros, ce qui est sinon absurde, du moins irrationnel, sachant que le chiffre d’affaires de Renault s’est élevé à 46 milliards d’euros en 2021.
Les raisons de cette saignée sont nombreuses. Elles sont structurelles, mais pas que… Comme les autres constructeurs, Renault a dû faire face au Covid, puis à la pénurie des semi-conducteurs et à la guerre en Ukraine. Mais la crise a démarré un an avant la pandémie, avec le tristement célèbre épisode de la chute de Carlos Ghosn.
Du reste, aucun autre constructeur n’a été aussi profondément affecté que la firme française par l’invasion russe en Ukraine. En effet, en se retirant de Russie, Renault a fait une croix sur son deuxième marché le plus important (15% de ses volumes de ventes).
Réorganisation profonde
Il faut donc réagir ! Et vite ! Une réorganisation profonde du groupe est envisagée pour pallier la chute libre de sa valorisation boursière, avec une scission en deux business units de ses activités thermique et électrique. Ford est en train de faire des émules, apparemment.
Luca de Meo a évoqué cette possibilité à l’occasion de la cérémonie du prix “L’Homme de l’année”, qui lui a été décerné le 12 avril dernier par Le Journal de l’Automobile. Selon le DG du groupe français, en plus du groupe coté en bourse, deux filiales pourraient être créées. La première serait “nationale”, “franco-française”, et regroupait toutes les activités du groupe en lien avec l’électrification, tandis que la seconde, plus “internationale”, serait dédiée aux activités thermiques de Renault et pourrait donner lieu à un rapprochement avec un “partenaire industriel”. Affaire à suivre…