Cette info fait l'effet d'une bombe (bactériologique russe, mettons)... Renault Group vient d'annoncer la signature d'un accord portant sur la cession, à la ville de Moscou, de sa filiale Renault Russie, et à l'organisme étatique NAMI de ses actifs dans Avtovaz, groupe auquel appartient Lada !
Les ravages de la “Poutinie”, Acte quarante-douze… Le groupe Renault paye un lourd tribut depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Entrée en 2008, à hauteur de 25%, au capital d’Avtovaz, groupe russe dont la filiale la plus connue est Lada, l’Alliance Renault-Nissan s’était porté acquéreur, en 2014, de 50,01% de ses parts, avant de porter, plus récemment, sa participation à 67,69%.
Début 2021, ça sentait même très bon pour Lada, suite au rapprochement, dans le cadre de la “Renaulution”, avec Dacia. Rêver d’un destin “à la Dacia” était alors permis pour la marque russe, d’autant que les investissements consentis par Renault pour la renaissance de Lada ont été conséquents et que le concept-car dévoilé à l’occasion de la présentation du plan “Renaulution et préfigurant le futur Niva, programmé pour 2025, avait d’la gueule !
Mais ça c’était avant ! Avant l’Anchruss… Avant les bruits des bottes et les odeurs de soufre auxquelles ils ont fait place ! Les cartes ont été rebattues suite à l’invasion de l’Ukraine, mettant Renault dans une fâcheuse posture. Ce lundi 16 mai, l’info qui nous parvient du “front de l’Est” fait l’effet d’une bombe (ce qui, soit dit en passant, nous arrache une petite pensée douloureuse pour les nombreuses victimes de la folie islamiste, dix-neuf ans plus tôt, à Casablanca) ! Surtout pour les 45.000 salariés du constructeur français en Russie !
Renault Group annonce en effet avoir réussi son “exfiltration” du sol russe ! Dacia-Lada n’est plus ! Désormais, c’est Dacia et Nada…Le conseil d’administration de la firme au Losange a approuvé la cession de sa filiale Renault Russie et de l’intégralité de sa participation dans Avtovaz. Les repreneurs sont respectivement la ville de Moscou et NAMI (Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs).

Niva, ni rien…
“Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire ; et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent”, a commenté Luca de Meo, directeur général de Renault Group.
Le montant de l’opération, qui ne doit pas être bien épais – le moment n’étant pas le plus indiqué pour négocier -, n’a pas été dévoilé, mais le groupe français indique qu’une option de rachat peut être exercée d’ici 2028, ce qui lui laisse l’opportunité de se “refaire”, si, toutefois, Poutine et son Etat-major ne décident pas d’écourter notre bail sur cette planète en faisant joujou avec leur arsenal nucléaire.