Après avoir présenté la 911 Targa 4S Heritage Design Edition en 2020, Porsche donne de la profondeur à cette collection vintage en présentant une série limitée de sa berlinette baptisée Sport Classic. Bâtie sur la 911 Turbo, elle abrite une version un chouia dégonflée de son flat-six 3.7 l suralimenté, mais l'associe à une boîte manuelle à 7 rapports qui ne “deale” qu'avec les roues arrière !
Porsche, qui en connaît un rayon en matière de valorisation du passé, de l’Histoire, présente la 911 Sport Classic comme un “hommage aux années 60”. On peut y voir également un hommage aux années 2000 et à la première 911 à avoir adopté l’appellation de la nouvelle venue, comme la recette qu’elle emploie : la 911 (Type 997) Sport Classic de 2009, elle aussi grande fan des “sixties” et donc, de la mamie, la 901, qui a changé durablement le cours de l’histoire de l’automobile entre sa commercialisation en 1964 et ses derniers honneurs en 1973 !
Les années 70 sont également à l’honneur ! Et pour cause : le look de cette Sport Classic est un clin d’œil appuyé à la légendaire 911 Carrera RS 2.7 de 1972, la fameuse “queue de canard”, qui doit son surnom à son aileron fixe retroussé. La dernière 911 en date a droit à une interprétation moderne de cet artifice, mais aussi à un autre élément ayant contribué à faire la gloire de la RS 2.7, son toit à double bossage !

En revanche, la première des RS paraît bien frêle devant la Sport Classic, qui affiche les muscles, le wide body et la bestialité du modèle dont elle dérive (étroitement), la 911 Turbo. Elle adopte, du reste, une livrée inédite dans la gamme de la 911, un gris métallisé qui puise, là encore, son inspiration du passé, des origines de la marque, de la couleur de présentation de la 356 (1948), plus précisément.
La Sport Classic peut également revêtir des robes gris quartz, noir, bleu métallisé… Mais c’est avec sa “livrée 356” que les deux strippings gris clair qui parcourent le capot, le pavillon et l’aileron queue de canard de la Sport Classic, mais aussi ses stickers latéraux, prennent tout leur sens. Autant pousser jusqu’au bout le délire du vintage ! Dans le même ordre d’idées, la montre chronographe “assortie” à cette Sport Classic est un must-have !

A l’intérieur, les plus nostalgiques devront composer avec l’instrumentation numérique des 911 Type 992 et avec divers autres équipements de notre temps, mais le tissu-pied-de poule noir et blanc, le cultissime “Pepita”, qui habille en partie les sièges (en compagnie d’un cuir cognac du plus bel effet), et les contreportes du modèle de présentation, devrait les consoler. Et ils tomberont en pâmoison devant ce qui fait de cette Sport Classic la 911 des puristes, au même titre qu’une Carrera T (2017), par exemple : sa boîte manuelle à 7 rapports (avec système de double débrayage) et ses roues arrières motrices ! Pile-poil comme une certaine 930 (1975), la première des 911 Turbo !
La Sport Classic reprend le châssis et la cellule centrale de la Turbo, de même que son six-cylindres à plat 3.7 l biturbo, mais pas sa boîte robotisée à double embrayage et sa transmission intégrale. Si elle rend à cette dernière 30 chevaux et 150 Nm, il en reste respectivement 550 et 600, tout de même, et ils devraient paradoxalement s’exprimer avec aisance, la Sport Classic étant délestée de quelques kilos. Elle affiche 1.570 kg sur la balance. C’est 25 kg de moins que la 911 Turbo.

Une 992 conjuguée au passé “recomposé” !
Le spin-off est un peu moins véloce (Vmax de 315 km h, contre 320 km/h) et paie lourdement la perte de deux roues motrices sur le 0 à 100 km/h, qu’il abat en 4,1 s, réclamant ainsi une seconde et trois dixièmes de plus que la Turbo. L’expérience que propose la Sport Classic est différente. Elle invite à goûter à des saveurs d’antan plutôt qu’à l’efficacité froide de la Turbo. Elle est plus rock n’roll que sa frangine, à mi-chemin entre elle et la pistarde GT3.
Produite à 1.250 unités seulement, la 911 Sport Classic deuxième du nom est un “collector” en puissance, le genre d’auto dont raffolent les collectionneurs et les “spéculateurs”. Le retour sur investissement pour des bagnoles de ce type est garanti ! On parie que les carnets de commandes sont déjà pleins à craquer ? Le tarif conséquent de la bête, qui avoisine 3,2 millions de dirhams, soit quasiment un million de plus que la 911 Turbo, qui a droit à plus de watts et à un duo de transmissions bien plus onéreux, ne saurait être un frein pour ceux qui savent ! On a affaire à un bijou, à l’enfant spirituel de la 911 Carrera RS 2.7 et de la 930 !