Après la leçon magistrale administrée en 2021 par “l’e-mousine” EQS, Mercedes est passé à la phase 2 du “cursus” à l’occasion du CES 22, qui se tient jusqu’au 7 janvier, avec le Vision EQXX, un concept-car 100% électrique qui fera date !
Alors, on est d’accord : son look original, baroque, intemporel, ses courbes voluptueuses, sa poupe Longtail, assez Maserati, voire Aston ou McLaren, fileraient des papillons au ventre d’un macchabée ! Et son intérieur est orgiaque ! La débauche de technologie impressionne ; l’Hyperscreen 8k de 47,5 pouces est un pur bijou, tandis que l’intelligence artificielle qu’embarque le système d’infodivertissement ferait passer les plus 3ey9o9yin d’entre nous pour des neuneus !
Cette planche de bord écran permet à la présentation d’être épurée, minimaliste. “Ecoresponsable” aussi, précise la firme de Stuttgart, qui explique avoir eu recours à maints matériaux durables : cuir végétal issu de champignons, fibres textiles extraites de cactus, etc.
Cet EQXX ne manque pas de sel. Mais ce sont son efficience proverbiale, son endurance de chameau, sa densité énergétique à nulle autre pareille, qui en font un véhicule à part.
Mercedes s’est appuyé sur l’expertise de son écurie de Formule 1. Le travail abattu est phénoménal : en plus de son châssis à fond plat et de son coefficient de trainée très nettement au-dessus de la mêlée (Cx de 0,17), l’EQXX bénéficie d’une version “light” de la batterie de l’EQS, à la taille et au poids réduits respectivement de moitié et d’un tiers (elle n’affiche “que” 495 kg sur la balance). Avec ses 1.750 kg, ce prototype fait figure de ballerine dans le game de la voiture électrique.
Dans sa course à l’efficience, l’EQXX a aussi fait appel à des jantes “pleines” en magnésium et à des pneus Bridgestone développés spécialement pour lui. A l’étage supérieur, le pavillon accueille des panneaux photovoltaïques, ce qui permet de gratter dans les 25 km d’autonomie.
Malgré ses nombreux efforts, Mercedes a aussi dû faire des concessions pour que l’appétit de l’EQXX ne s’emballe pas. L’électromoteur qu’il embarque développe une puissance de 150 kW, soit 204 ch. Rien de fou, mais les performances démentes ne figuraient nulle part dans le cahier des charges soumis aux maîtres d’ouvrage.
Au risque de se répéter, le délire de l’EQXX, c’est l’efficience toute ! La firme à l’étoile crédite son showcar d’une autonomie de 1.000 km. D’autres véhicules zéro émission affichent des rayons d’action comparables. Mais l’EQXX y parvient en embarquant une batterie plus “modeste” que celle de ces derniers, une batterie affichant une capacité de moins de 100 kWh. Partant, la conso moyenne est de 10 kWh/100 km environ, ce qui représente, au bas mot, 20% de moins que ce qu’exigent les plus efficients des véhicules électriques du marché, généralement bien plus compacts. Une prouesse !

