Paris vaut bien une grand-messe de l'auto ! Pourtant, le désamour ne cesse de grandir ! La 89e édition du Mondial de l'Auto, qui a ouvert ses portes ce 17 octobre, est en effet marquée par la défection d'un nombre indécent de constructeurs, dont un des “locaux de l'étape”, Citroën. Heureusement que d'autres marques ont joué le jeu à fond, ont sauvé la face de cet événement séculaire en débarquant avec du lourd dans leurs bagages, des nouveautés et des concepts ayant fait, pour la plupart d'entre eux, le deuil du moteur thermique.

1000tipla

Vilebrequin dans la cour des grands ! Comme promis, Sylvain Levy et Pierre Chabrier, les deux géniaux vidéastes Web auxquels l’humanité doit la chaîne YouTube Vilebrequin, ont débarqué au Mondial de Paris avec leur Multipla “tuné” à mort, le 1000tipla, projet qui a vu le jour suite à une opération de crowdfunding, de financement participatif complètement barrée ayant permis de réunir plus d’un million d’euros ! Faisant appel à une donneuse d’organes prestigieuse, une Chevy Corvette C7 Z06, ce dragster accueille sous son capot le V8 LT4 à compresseur de cette dernière. Comme le déflore le nom de ce monospace sans équivalent, qui a droit à un kit aéro très LMDh, dont on jurerait qu’il a été chouravé dans les paddocks du WEC, la puissance du “big block” 0 % électrique a été portée à 1.000 ch. (+341 ch) !

Alpine AlpenGlow Concept

Un phénomène optique ! Baptisée en référence à un phénomène optique qui colorie le sommet des montagnes à l’aube et au crépuscule d’une lueur rougeâtre horizontale, l’étude de style Alpine AlpenGlow pose les jalons du futur de la marque dieppoise. Elle n’annonce aucun modèle de série à proprement parler, mais n’est néanmoins pas avare en indications sur le style et les innovations techniques auxquels auront droit les trois Alpine qui composeront prochainement le “Dream Garage”, le line-up 100% électrique de la marque : une citadine et un SUV inédits, en plus de la remplaçante de l’A110. Au programme, des lignes et des appendices aérodynamiques de proto d’endurance – mention spéciale au magnifique aileron translucide -, un cockpit au diapason (siège conducteur central pour cette monoplace), du carbone durable, recyclé, en veux-tu en voilà, et, au niveau des entrailles, une pile à combustible et deux réservoirs d’hydrogène. Comme l’autre sensation du stand Alpine, l’A110 E-ternité Concept, projet “restomod” de l’actuelle A110, présenté en juillet dernier au GP de France de F1, le trio précité devrait avoir recours à une solution plus traditionnelle, à des électromoteurs approvisionnés par des batteries lithium-ion.

Dacia Manifesto

L’appel du grand air. Dacia est sorti des sentiers battus avec le Manifesto, un laboratoire roulant, un concept-car de buggy/barquette électrique et eco-smart, dénué de vitres latérales, de pare-brise et de portes, mais pas de charme. S’il semble peu probable qu’elle se “manifeste” de sitôt et en l’état au sein des showrooms de la marque, cette étude de style n’en explore pas moins le futur de la marque, notamment en matière de développement durable. Ce concept arbore aussi une signature lumineuse qui sera reprise par la prochaine génération du Duster, attendue fin 2023. Le SUV de la marque héritera, du reste, de l’ingénieux système de fixation YouClip, étrenné à bord du Manifesto. Si aucune information n’a filtré concernant le ou les moteurs électriques de ce prototype, Dacia a néanmoins indiqué que les batteries sont placées sous le plancher et révélé la présence d’une petite batterie supplémentaire d’une capacité de 2,25 kWh. Sa mission : pourvoir en énergie les équipements électriques utilisés dans le cadre d’un bivouac improvisé !

DS 7 restylé

Salon parisien. La branche aristocratique française de la famille Stellantis a dévoilé en juin dernier la version restylée du DS 7 Crossback, qui en a profité pour simplifier son patronyme. Appelez-le DS 7, désormais. Techniquement, il ne s’agit pas d’une nouveauté marquante du Mondial. Ce SUV premium de 4,57 m de long doit sa présence dans notre florilège à son relooking profond et de bon aloi. Il est plus élégant, moins addict au bling-bling, a bénéficié d’une petite séance de “déchromage” bien sentie, se signale aussi par sa calandre plus large que celle de la Phase 1, par ses feux avant à double étage, plus fins et dotés signature lumineuse repensée, constellée de 84 LED matricielles disposées sur trois rangées, par ses feux de jour DS Light Veil en éventail… On retrouve maints gimmicks étrennés par le récent DS 4. Au niveau de la poupe aussi. Même constat à bord, où le nouveau système multimédia, inauguré sur le petit frère, constitue le vrai plus de ce facelift. Enfin, sous le capot, le choix est donné entre deux motorisations, un turbodiesel BlueHDi de 130 ch associé à une boîte auto à 8 rapports et une déclinaison hybride rechargeable E-Tense 225 (ch).

Hopium Machina 

L’opium des 1 %. Petit constructeur français fondé en 2019 par Olivier Lombard, pilote dont le fait d’armes majeur est d’avoir remporté la catégorie LMP2 de l’édition 2011 des 24 Heures du Mans, Hopium, qui avait déjà fait sensation au VivaTech 2021 avec son prototype de superberline électrique Machine Alpha 0, offre cette fois la visibilité du Mondial à une version quasi-définitive. L’occasion d’ouvrir les carnets de précommandes de cette athlète dont les moteurs électriques se shootent à l’hydrogène. Hopium annonce un poids de moins de deux tonnes, une puissance de 500 ch environ et une autonomie de 1.000 km. Des chiffres difficilement vérifiables. Une chose est sûre, en revanche : la séduction opère du premier coup d’œil !

Jeep Avenger

Baby-Renegade. Ayant eu droit à sa première mondiale en septembre dernier, le Jeep Avenger est un pionnier à double titre. C’est le premier véhicule 100% électrique de la marque et c’est également le premier de ses pairs à être disponible uniquement en deux roues motrices à son lancement. Ce SUV urbain qui affiche 4,08 m de long, soit 16 cm de moins que son frangin Renegade, a droit à un électromoteur produisant 115 kW (156 ch) et 260 Nm de couple. Sa batterie dispose d’une capacité brute de 54 kWh, autoriserait une autonomie de 400 km (cycle WLTP) et n’exigerait que 24 minutes pour se recharger de 20 à 80 %. Pour faire honneur à son pedigree malgré l’absence de transmission intégrale, l’Avenger peut compter sur l’action combinée du système de contrôle de motricité Selec-Terrain et du Hill Descent Control, mais aussi sur sa garde au sol généreuse (20 cm).

NamX HUV

9o9o3ou… SUV Coupé à hydrogène aux gènes franco-marocains, le NamX HUV a été présenté le 11 mai dernier, au sein des studios du “capo di tutti capi” des carrossiers italiens, Pininfarina, qui a collaboré sur ce projet quatre ans durant. Embarquant une pile à combustible, six réservoirs d’hydrogène interchangeables, “nomades”, délicatement intégrés aux lignes du véhicule, et un réservoir “sédentaire”, ce véhicule à nul autre pareil développe 300 ch dans sa version de base, animée par un électromoteur, et 550 ch dans sa variante hautes performances, qui reçoit le renfort d’un second moteur électrique. La plus efficiente des deux est créditée d’une autonomie de 800 km. Un rayon d’action dont ne peuvent se targuer la plupart des véhicules 100 % électriques du moment.

Peugeot 408

Un sacré numéro… de charme. Sur le stand Peugeot, c’est le crossover 408, une berline surélevée à la poupe fastback, présentée à la presse en juin dernier (à ne pas confondre avec la 408 chinoise, berline compacte tricorps dont la deuxième génération est produite depuis 2014), née des amours d’un 3008 et d’une 508, mais dérivée de la 308 III, qui est sous les feux de la rampe. Le rival le plus direct du Renault Arkana s’offre une dégaine à faire vriller de jalousie bien des SUV Coupé ! Très proche de celle de sa jumelle technique (la 308), sa présentation intérieure est racée, moderne. Enfin, sous le capot, le choix est donné entre deux motorisations hybrides rechargeables développant 180 ch et 225 ch et autant de blocs essence, un 3-cylindres 1.2 l PureTech de 130 ch et un quatre-cylindres 2.0 l THP de 215 ch.

Renault 4ever Trophy

Le retour d’une icône. Renault a marqué les esprits lors de la première journée du Mondial de l’automobile de Paris avec le dévoilement du prototype 4ever Trophy, qui est à la 4L (plus connue sous le nom de R4 sous nos latitudes) ce que le R5 Prototype est à la Renault 5. En effet, plusieurs détails de l’outfit de ce B-SUV 100% électrique abritant une batterie de 40 kWh et un électromoteur de 135 ch, au même titre que son nom, qui fait référence à la version rallye-raid de l’auguste sexagénaire, rendent hommage à l’emblématique “quatrelle”, vendue à un peu plus de 8,1 millions d’exemplaires entre 1961 et 1994. Le modèle de série est attendu en 2025.

Viritech Apricale

Light is Right. Dévoilée cet été au Festival Of Speed de Goodwood, la Viritech Apricale a eu droit à un deuxième bain de foule à Paris. Cette supercar britannique, qui doit ses lignes aussi voluptueuses que futuristes au bureau de style italien Pininfarina, fait appel à une pile à combustible et à deux moteurs électriques cumulant une puissance de 1.072 ch. De quoi siphonner en moins de deux les réservoirs à hydrogène. Adepte du “Light is right”, du fait de l’absence des lourdes et volumineuses batteries lithium-ion que doivent se trimballer ses concurrentes, l’Apricale affiche 1.000 kg seulement sur la balance. Oui, son rapport poids-puissance est inférieur à 1 kg/ch ! On vous laisse imaginer les perfs ! Viritech ne les a pas dévoilées pour l’instant.