Big Star de l'édition 2022 du Detroit Auto Show, la septième génération de la Ford Mustang y a été dévoilée dans ses deux variantes, Coupé et cabriolet ! La légende de l'Ouest a su se réinventer, à la faveur d'un intérieur futuriste, connecté, voire “gamer oriented”, tout en demeurant fidèle à ce qui a fait, 59 ans plus tôt, la gloire de la Mustang originelle, à savoir un look qui file des frissons et un bon gros V8 atmosphérique et 100% thermique !
Les gardiens du temple Mustang peuvent ranger les antidépresseurs et sortir le champ’ ! Le “Ford-schisme” tant redouté n’a pas eu lieu ! La reforme du culte attendra ! En effet, la fée Electricité ne s’est pas penché sur le berceau de la septième génération de l’une des gâchettes les plus rapides de l’Ouest, la Ford Mustang, dévoilée en grande pompe dans ses deux déclinaisons de carrosserie, Coupé et cabriolet, à l’occasion du salon de Détroit, qui a fermé ses portes ce 25 septembre, et programmée pour l’été 2023 sur le marché américain (millésime 2024, soit l’année des soixante ans du “pilgrim father”, de la pionnière des pony cars, des muscle cars).
Tel est le principal enseignement du “reveal” de l’icône U.S., vendue à plus de 10 millions d’exemplaires au cours de sa longue carrière : Ford n’a pas cédé à la pression de ceux pour qui le moteur thermique est une cible à abattre. D’autres modèles de son line-up se chargeront de contenter les législateurs (notamment californiens et européens), de soigner l’empreinte carbone collégiale de la firme de Dearborn. C’est, entre autres, le cas du sculptural SUV 100% électrique, le Mustang Mach E, qui, à défaut d’embarquer le V8 de la légende, s’approprie sa nomenclature, sa philosophie et l’imagerie qu’elle a patiemment constituée, des décennies durant !
La Mustang, la vraie, n’a pas vocation à être un cas… d’écolo, quant à elle ! La new gen est 0 % électrique ! Non, allez, 2 % (pour la batterie classique qu’elle embarque). Son fonds de commerce, c’est le plaisir à l’état brut, old school ! Elle ne vit que pour l’explosion des sens, pour le grand-huit émotionnel ! Et cela passe nécessairement par le moteur à explosion, par le V8, pour être plus précis !
En fait, à ce niveau, rien n’a changé depuis 1964, depuis la Mk1 ! “Genuine recipe, dude!”. A base de small block (à l’échelle U.S.) envoyant, dans un doux vacarme, sa cavalerie aux roues arrière via une boîte manuelle ! Une recette vieille comme le monde (automobile). Ça tombe bien ! Il paraît que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures !

Inoxydable V8 “Coyote”
A l’instar de la génération actuelle, dont elle reprend la plateforme DC2, la Mustang 2024 abritera sous le capot bombé de sa variante GT le V8 5.0 l “Coyote”, ce monument de l’American Way Of Life. La puissance du moulin à huit silos n’a pas été révélée pour le moment. Sur les forums des aficionados de la Stang, les prévisions les plus réalistes tournent autour de 480 ch, ce qui représente 30 ch de plus que celle dont la carrière touche à sa fin.
On parle de la puissance de base, hein ? Arborant un logo spécifique, un look plus “badass” et de belles jantes en fibre de carbone, les inédites variantes Dark Horse, Dark Horse S et Dark Horse R, qui chapeauteront la gamme en attendant l’arrivée des Shelby GT350 et GT500, devraient approcher/atteindre/franchir (rayer la mention inutile quand on en saura plus) la barre des 500 ch, pour leur part.


Selon Ford, le V8 “Coyote” a été profondément remanié. Bip-Bip n’a qu’à bien se tenir, autrement dit… Entre autres nouveautés, il hérite de deux entrées d’air raccordées à un collecteur d’admission à deux corps de papillons indépendants. Si vous cochez la case “échappement à clapet actif” dans le catalogue d’options, vos esgourdes vous en seront reconnaissantes. Ainsi armé, le V8 devrait rugir comme jamais !
De l’autre côté du prisme, le catalogue de la Mustang Mk7 comportera, comme celui de son aînée, là encore, un 4-cylindres 2.3 l EcoBoost suralimenté. Il a été retravaillé, lui aussi, et développera également quelques chevaux en rab par rapport au modèle actuel. Indépendamment de la motorisation ou de la déclinaison retenue, la Stang septième du nom sera livrée de série avec une boîte manuelle à six rapports. La GT et l’EcoBoost auront droit à une Getrag, quand la Dark… Horde (les trois Dark Horse) fera appel à une Tremec aux velléités encore plus sportives). Le système de talon-pointe automatique fait également partie de la dotation de série.
Une usine à sensations
Enfin, pour clore le chapitre transmission, une version revue de la boîte automatique à 10 rapports, étrennée par l’actuelle GT à l’occasion de son restylage, fin 2017, est disponible en option. Cette boîte évoluée est équipée d’une fonctionnalité inédite qui confine au gadget, le “Remote Rev”, système dont l’objectif principal est de préchauffer le véhicule en le démarrant à distance, à l’aide des clés, mais qui servira essentiellement à épater la galerie. Vous pouvez en effet faire profiter votre “auditoire” de la sonorité des moteurs de la Mustang en leur faisant prendre des tours “OTA” “over the air”, sans être dans le cockpit ! Effet “waw” garanti !
Après avoir bien fait “mumuse” avec le “Remote Rev”, vous vous rendrez compte que c’est toujours au volant que le kiff est le plus grand ! Plusieurs modes de conduite sont proposés sur la nouvelle Mustang : Normal, Sport, Slippery (glissant dans la langue de Ragnotti, le Molière du drift), Drag et Track.

En gros, Ford promet la “guerre” dès le deuxième des cinq modes disponibles. Dotée d’une suspension aux réglages plus sportifs qu’avant (tarage inédit des amortisseurs, nouveaux bras de suspension inférieurs en aluminium à l’avant, ressorts plus courts, barres antiroulis plus costaudes, suspension arrière redessinée) et d’une direction plus réactive, la Mustang devrait offrir une rigidité et une efficacité qui devraient foutre le “seum” aux metteurs au point des sportives européennes et japonaises, à plus forte raison quand elle est équipée du pack Performance optionnel. La bête s’acoquine alors avec un différentiel à glissement limité Torsen, une suspension active MagneRide qui surveille les conditions de roulage mille fois par seconde pour s’y adapter, une barre anti-rapprochement, des roues de 19 pouces, un système de freinage Brembo surdimensionné…
Ce pack donne, du reste, accès à un frein à main spécial, électronique, mais qui a le bon goût d’imiter le frein à main hydraulique cher aux drifteurs émérites. Actionnable à la main, ce dispositif innovant permettra à un conducteur novice de passer pour un pro de la glisse, à en croire ses concepteurs ! Il a été développé en collaboration avec Vaughn Gittin Jr., pilote de Formula Drift, et peut être configuré en fonction de l’expertise du pilote. Encore plus radical, le pack Performance GT bénéficie, entre autres prérogatives, d’un refroidisseur d’huile moteur auxiliaire. Un détail que sauront apprécier à sa juste valeur ceux qui enchaînent les tours de circuit.
Look authentique
La Mustang 2024, c’est aussi une “aéro” plus poussée et une gueule plus expressive que jamais, quand bien même la silhouette n’évolue pas plus que ça d’une génération à l’autre. On retrouve les proportions classiques des pony cars. Les hanches de la belle de Dearborn sont plus marquées qu’avant et sa ceinture de caisse est plus basse.

Notons aussi une signature lumineuse arrière à trois bandes très légèrement retouchée et qui est reprise à l’avant, désormais, au niveau des feux de jour, mais aussi une calandre plus massive, ou plutôt deux calandres, la Mustang GT ayant droit à un appendice dédié, enrichi de deux “pylônes”. Les variantes mues par le V8 donnent également à voir des boucliers plus guerriers, des prises d’air sur le capot, deux doubles canules d’échappement menaçantes (deux sorties simples pour la Mustang L4), des jantes spécifiques…
Du neuf avec du vintage ! C’est le tour de force que Ford est parvenu à réaliser. Un véritable numéro d’équilibriste. Il n’y a qu’à bord que la modernité prend le pas sur les traditions. Il était une fois la révolution digitale… La nouvelle instrumentation numérique de 12,4 pouces, largement inspirée du monde du “gaming” selon le constructeur à l’Ovale bleu, et l’écran tactile de 13,2 pouces orienté vers le conducteur, interface du méga-connecté système SYNC 4, forment un superbe ensemble.

Révolution digitale à bord
Le seul véritable clin d’œil au “patrimoine” se niche au niveau de l’instru, dont l’affichage change au gré du mode de conduite sélectionné, reprend l’apparence des cadrans de la Ford GT quand le mode “Track” est enclenché. Il est également possible d’opter pour une configuration “Fox Body”, donnant accès au bloc d’instrumentation de la troisième génération de la Mustang (1978-1993).
Ford n’a pas dévoilé les tarifs des nouvelles Mustang Coupé et Cab’. Tradition oblige, ils seront étonnamment accessibles aux Etats-Unis. En d’autres termes, la Stang n’est pas près de perdre son statut de sportive la plus vendue du globe, statut acquis en 2014, l’année de lancement de la sixième génération. #roadtotwentymillions…