A l'occasion de son cinquantenaire, BMW M a mis le turbo en termes de plan produit avec la présentation du trio M3 CS, M3 Touring, M4 CSL, et, plus récemment, du SUV hybride rechargeable XM. Un quatuor de rêve qui vient de muer en quintette suite au “reveal” de la deuxième génération de la turbulente BMW M2 !
Heureux qui comme BMW M fête son cinquantenaire en faisant montre d’autant de vigueur ! Née Motorsport en 1972, la division sportive du constructeur à l’Hélice a en effet sorti le grand jeu tout au long de l’année, multipliant les lancements. Et elle a intensifié la pression sur le champignon ces dernières semaines avec la révélation, coup sur coup, du XM, qui vient de faire l’objet de nos dithyrambes, et d’un modèle aux antipodes de ce gros SUV plug-in hybrid, la M2, deuxième du nom. Une aberration ! La première génération de la plus petite des M était une tuerie ! Là, c’est un génocide, ma gueule ! Validée à 100% !
Quoi, sa gueule ? Qu’est-ce qu’elle a, sa gueule ? La Doxa n’a donc rien retenu de la “jurisprudence” de la calandre verticale de la M4 ? Décriée à mort à ses débuts, elle passe crème, aujourd’hui, a donné lieu à un phénomène de retournement de veste sans précédent ! Dans le cas de la nouvelle M2, qui donne à voir un double haricot plus classique, ce sont des photos espions de piètre qualité qui ont déclenché la polémique. D’aucuns ont jugé un peu hâtivement ses boucliers avant et arrière cubiques, dignes, selon certains, des années les plus décomplexées du “flame Surfacing”.
Sur les photos officielles, le retour en force de “l’école Bangle” est beaucoup moins évident. Certes, les extrémités du véhicule sont taillées à la serpe. Oui, elle bande les muscles, à la manière de monstres sacrés de la marque à l’Hélice comme la 3.0 CSL, ou la M3 E30, avec ces passages de roues carrés comme la mâchoire de Johnny Bravo ! Tous les Béhémistes ayant greffé des wide body kits (style Pandem ou Bunny Rocket) aux M3 E36 et E46 applaudiront ce côté “Grendizer” !


G87 (G comme Grendizer, aka Goldorak)
Ça déborde de partout et l’élégance n’est pas le premier mot qui vient à l’esprit en admirant cette folle furieuse ! Et alors ? Ce n’est pas ce qu’on demande en priorité à une sportive de cet acabit. Sa came à elle, c’est la baston, le “badass” ! La M2 F87 semble presque fluette à côté de cette G87, plus longue (+11,4 cm), plus large (+3,3 cm), plus haute (+1,1 cm), mais aussi plus lourde. Voilà, peut-être, le seul point sur lequel la nouvelle M2 régresse par rapport à sa devancière. Elle affiche un minimum de 1.700 kg sur la balance. La surcharge pondérale versus l’aînée est de 150 kg.
A sa décharge, la nouvelle venue reprend la base roulante de la M4 G82. Elle doit presque tout à cette dernière, notamment la majeure partie de ses trains roulants, son différentiel arrière à blocage électronique, son système de freinage M Sport et son palpitant, son moteur. Posée sur les immenses boudins de la talentueuse M4 (275/35/19 à l’avant et 285/30/20 à l’arrière), la M2 dispose, en revanche, de l’essieu arrière de la M3 Touring.
Un détail d’importance puisque ce sont les roues arrière de cette propulsion qui sont en charge de contenir la furie du S58, les 460 ch et les 550 Nm de couple du six-en-ligne 3.0 l biturbo, envoyés via une bonne vieille boîte manuelle à six rapports – une transmission automatique à 8 rapports est disponible en option. Le bonus de puissance est respectivement de 50 ch et de 10 ch par rapport aux M2 Competition et CS F87, tandis que la hiérarchie n’est pas bousculée au sein du clan des M contemporaines, la M4 gardant une avance de 20 chevaux.
Trinité L6, boîte méca et sDrive !
La barre des 500 ch est une cible atteignable pour la future “version plus” (une nouvelle M2 CS ? une inédite CSL ? Des Sport Evolution 1 et 2 pour que le clin d’œil à la M3 E30 soit complet ?). Une M2 xDrive, à quatre roues motrices, devrait également voir le jour, mais c’est avec sa config de lancement délicieusement old school, à base de transmission sDrive et de boîte de vitesse nécessitant de l’huile de coude, que les sensations de conduite devraient être les plus fortes, quand bien même la M2 BVA est créditée de perfs encore plus stratosphériques (0 à 100 km/h atomisé en 4,1 s, soit deux dixièmes plus promptement que la M2 boîte méca) et que la transmission intégrale devrait permettre de grappiller quelques dixièmes supplémentaires.
Et alors ? Ne nous dites pas que vous vous laissez aller à ces bas comptes d’apothicaire ! Si tel est le cas, on ne saurait trop vous conseiller de basculer sur notre article consacré au XM. C’est la M la plus puissante de tous les temps ! Elle affiche une tonne de plus que le M2 sur la balance, mais sait quasiment tout faire, accélère, comme la M2 boîte manuelle, de l’arrêt à 100 km/h en 4,3 s, tout en offrant une habitabilité, une polyvalence et un confort royaux.

Faut lire attentivement, les ami(es) ! On vous l’a fait plus haut ! La nouvelle M2, c’est la guerre ! Si l’empattement a été allongé de près de 6 cm d’une génération à l’autre, cela ne profite pas plus que ça à l’espace à bord. Le volume de chargement du coffre stagne même à 390 litres. A l’inverse, l’évolution est nette en ce qui concerne l’arsenal technologique. Comme les dernières productions de la marque, la benjamine des M hérite du BMW Curved Display, élégante double dalle incurvée qui regroupe un combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces et un écran tactile de 14,9 pouces.
Pistarde connectée
Si la connectivité du nouveau système multimédia force l’admiration, que dire des superbes sièges baquets M en carbone, sinon qu’ils sont à cocher en priorité dans le catalogue d’options… Les sièges disponibles de série font trop “Série 2 de base” et l’apport des semi-baquets M, optionnels également, est somme toute limité. En plus de leur look insolent, les baquets en carbone permettent d’alléger le véhicule (-10,8 kg).

Si vous avez le budget, faites-vous plèz ! Craquez pour l’intérieur full carbone, pour les nombreuses pièces rapportées M Performance… Surtout que la nouvelle M2, dont la commercialisation est prévue en 2023, sera plus accessible au Maroc que sur les marchés où le malus écolo est de rigueur. En France, par exemple, où les précommandes sont ouvertes, elle s’affiche à partir de 79.900 euros. Une somme rondelette, grevée, pour ne rien arranger, de 39.964 euros de taxes vertes. Notre taxe de luxe (15 % de la valeur du véhicule à ce niveau de prix et 20 % maximum) paraît tout à coup bien gentillette…