Après une longue traversée du désert, 10 mois dans le rouge, le marché du neuf a renoué avec la croissance en août dernier (+4,22 % sur un mois isolé). Et cette petite relance s'est poursuivie en septembre, avec une progression des ventes de l'ordre de 4,85 %. Mais le “mal” - la crise des semi-conducteurs et les ruptures de stocks qui en découlent - rôde toujours !
“Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule”, dit le dicton. Le sursaut des ventes enregistré en août dernier, pas transcendant (+4,22 % en glissement annuel), mais néanmoins précieux, dans la mesure où il devenait urgent de stopper l’hémorragie, de casser la série de contre-performances du marché marocain du neuf, entamée en octobre 2021 essentiellement à cause de la pénurie de microprocesseurs, s’est confirmé en septembre.
Les marques automobiles présentes sur notre marché ont écoulé 13.898 véhicules le mois dernier, contre 13.255 unités l’année dernière au cours de la même période. Cela représente un bond de 4,85 %. Dans le détail, le véhicule particulier a affiché une croissance de 5,34%, avec 11.928 voitures écoulées contre 11.323 unités vendues un an plus tôt. Le véhicule utilitaire léger, segment le plus fortement impacté par la crise cette année (-17,68 % à fin septembre), progresse aussi sur un mois isolé (1.970 immatriculations, soit +1.97 % versus septembre 2021).
Ce léger mieux n’efface évidemment pas l’ardoise laissée par les trois premiers trimestres de l’exercice en cours. A fin septembre, le sigma des marques a écoulé 120.905 véhicules ; près de 11.000 véhicules de moins que lors des trois premiers trimestres de 2021. Le repli est de l’ordre de 8,15%. A moins d’une fin d’année en boulet de canon, il sera dur de rattraper les contre-performances enregistrées lors des sept précédents temps de passage. Il se pourrait cependant que 2022 soit moins “galère” que prévu. Pour rappel, le marché affichait une baisse de 11,03 % à fin juillet 2022.
Si les distributeurs automobiles sont en train de limiter la casse, si, du reste, leur “Ebitda”, leur excédent brut d’exploitation, ne devrait vraisemblablement pas “trinquer” en 2022, à la faveur de la hausse généralisée des prix des véhicules, qui devrait contrebalancer les ventes en berne, il en faut plus pour parler de sortie de crise. La menace d’une recrudescence de la crise des semi-conducteurs et de son corollaire, le tarissement des stocks, plane toujours !
Des états de forme hétérogènes
Toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne. A ce stade de l’année, certaines d’entre elles ont su rester imperméables à la crise. Ce n’est pas le cas de la locomotive du marché, Dacia, qui a vendu 3.000 véhicules le mois dernier et 29.435 depuis le début de l’année, ce qui représente un repli de 9,8 % par rapport à septembre 2021 et de 10,11 % au cumul des ventes. Du coup, ses parts de marché mensuelle (25,5 %) et annuelle (27,3 %) sont un peu moins impressionnantes que d’habitude.
Renault Group Maroc n’est pas à plaindre, cela dit. Son autre marque, celle à qui il doit son nom, a tout cassé en septembre, avec pas moins de 2.476 véhicules vendus. C’est plus du double des volumes enregistrés un an plus tôt à l’issue du même mois (+126,74 %) ! Résultat : les ventes annuelles provisoires de la marque au Losange ne sont plus dans le rouge (15.698 ventes, soit +1,1 % versus les trois premiers trimestres de 2021).
Le poursuivant immédiat au classement, Hyundai, ferme le podium et fait également preuve d’une belle résilience face à la crise : 1.074 exemplaires écoulés en septembre (+8,38 % en glissement annuel) et 10.697 depuis le 1er janvier dernier (+12,68 %).
Peugeot est quatrième malgré un mois de septembre compliqué (861 ventes, en recul de 14,24 %). la marque au Lion signe cependant une performance annuelle provisoire positive (8.224 immatriculations, soit une croissance de 1,91 %). Citroën est cinquième du classement mensuel après un mois de septembre solide (583 ventes et +14,09 %), mais demeure dans le rouge et perd une place si l’on prend en compte les trois trimestres écoulés (4.785 véhicules écoulés et -6.96 %).
Chassé-croisé mensuel
C’est Opel qui occupe la cinquième place au cumul des ventes depuis le début de l’année (5.487 unités vendues et +1,11 %), malgré sa huitième place en septembre (392 ventes et -1,75 %). Particulièrement en forme en 2022, Toyota est sixième sur un mois isolé (501 transactions, en progrès de 46,92 % par rapport à septembre 2021) et occupe la même position au classement annuel avec 4.548 exemplaires écoulés (+29.72 %), tandis que Volkswagen, septième le mois dernier (444 ventes et -10,12 %), occupe pour sa part le neuvième rang en comptabilisant les ventes depuis le début de l’exercice (3.870 transactions et -25,55 %).
Autre marque en forme cette année, Kia occupe la neuvième place en septembre, avec 379 ventes (+3,84 %) et la huitième depuis le 1er janvier dernier, avec 3.882 unités (+23,63 %). Enfin, Fiat occupe l’ultime rang des Top 10 mensuel et annuel, avec 365 immatriculations le mois dernier ( +3,11 %) et 3.316 au cours des neuf derniers mois (-4,66 %).
Un petit mot concernant les marques premium : Audi a eu du mal en septembre (202 ventes et une déflation de 36,08 %), mais mène toujours assez largement les débats au cumul des ventes (2.938 exemplaires et +2,41%). BMW a refait une petit partie de son retard en écoulant 253 unités le mois dernier, mais demeure à distance respectable au classement annuel provisoire (2.119 véhicules vendus, en recul de 13,76%), tandis que Mercedes, troisième du “championnat premium” (1.875 ventes et -0,79 %), a occupé la deuxième place en septembre (218 immatriculations, ce qui représente un joli rebond de 57,97 % en glissement annuel).