Foutue crise des semi-conducteurs ! L'hémorragie n'est pas près d'être cautérisée, semble-t-il ! Le mois dernier, le marché marocain du neuf a enchaîné un neuvième mois dans le rouge. Les ventes y ont régressé de 15,78% par rapport à juin 2021. Et le bilan semestriel présenté par le sigma des marques est à peine plus reluisant (on se rassure comme on peut !), avec un recul de l'ordre de 10,84%.
Neuf mois de gros stress pour le marché du neuf, neuf mois de stocks et de chiffres de ventes en berne, sur fond de crise des semi-conducteurs, de guerre en Ukraine, de flambée des prix à la pompe, entre autres “plaies d’Egypte” ! Si la croissance a été au rendez-vous en 2021 malgré un dernier trimestre dans le rouge, le trend baissier s’est poursuivi de plus belle en 2022. Résultat : le premier semestre de l’exercice en cours fait peine à voir. Et les perspectives de relances sont nébuleuses.
Le mois dernier, les showrooms ont tourné au ralenti, avec 16.823 ventes, contre 19.976 exemplaires écoulés un an plus tôt au cours de la même période. La déflation est forte (-15,78%) ! Plus forte que celle que le marché a enregistrée à l’issue du premier semestre.
En effet, 83.831 livraisons ont eu lieu depuis le début de l’année sur notre marché. A comparer aux 94.025 unités qui y ont été vendues au cours des six premiers mois de 2021. La baisse est de l’ordre de 10,84%. Dans le détail, 75.179 ventes ont été réalisées au sein du segment VP (véhicules particuliers) depuis le 1er janvier dernier, ce qui représente un repli de 9,58%, tandis que le segment VUL (véhicules utilitaires légers) a subi des pertes plus considérables (8.652 livraisons, à -20,48%).
Cette crise, les marques présentes sous nos latitudes ne l’ont pas toutes vécue de la même manière. Certaines d’entre elles ont moins souffert de la conjoncture détestable que d’autres. Les marques asiatiques se sont montré globalement imperméables à la crise, ont visiblement eu moins de problèmes de stocks que leurs rivales européennes.

Top 10 généralistes : les marques asiatiques font de la résistance
Evidemment, le cas Dacia est particulier puisqu’en sa qualité de (très) solide leader des ventes, sa santé a un impact direct sur celle du marché. En somme, lorsque Dacia éternue, c’est tout le marché du neuf qui s’enrhume… Avec 20.703 immatriculations seulement depuis début 2022, les ventes du phénix des hôtes de ces bois ont reculé de 15,74% en glissement annuel.
L’autre marque de Renault Group Maroc éprouve un peu moins de difficultés. Renault a écoulé 10.833 unités depuis le début du présent exercice (-9,38%) et perd un peu de terrain sur le troisième du classement des ventes trimestrielles par marques, Hyundai, imperméable à la crise, pour sa part. Grâce notamment au succès du Tucson, la marque coréenne a pu réaliser 7.535 ventes, en progrès de 17,28% par rapport au premier semestre de 2022. Peugeot est quatrième et affiche une petite croissance de ses ventes (+2,8% et 5.865 ventes), suivi d’Opel, qui ferme le Top 5 avec ses 3.890 unités écoulées (-4,98%).
On retrouve ensuite Toyota, sixième, qui réalise un excellent exercice (3.203 exemplaires vendus, ce qui représente un bond de 39,08%), tandis que Citroën, malgré une année difficile (-18,35%), est en embuscade avec 3.124 unités écoulées. Kia est septième et peut se prévaloir d’afficher la progression la plus forte du Top 10 (+42,86% et 2.856 livraisons), quand son poursuivant, Volkswagen, habitué à occuper les places d’honneur de ce classement, y accuse, à l’inverse, la contre-performance la plus forte à ce stade de l’année (2.571 ventes, à -32,41%). Enfin, c’est Fiat qui ferme le Top 10 avec 2.366 livraisons (-1,78%).
Top 3 premium : Anneaux… domini II
Au rayon premium, Audi mène largement les débats. Après avoir réalisé sa meilleure performance commerciale sur notre marché l’année dernière, la marque aux anneaux semble partie pour signer une nouvelle année record en 2022. Avec 2.148 ventes, elle a vu ses ventes bondir de 13,53% par rapport à la première moitié de 2021. BMW grimpe sur la deuxième marche du podium des ventes spécial marques de luxes, qui a écoulé 1.405 exemplaires, soit une contraction de ses ventes de l’ordre de 19,53%. Mercedes lèche la roue arrière de son éternel rival, avec 1.339 ventes et un repli de 4,63%.