La révolution menée par Luca de Meo au sein de Renault Group, dont il est aux manettes depuis un an et demi, est en train de porter ses fruits. Plus vite que prévu ! Le groupe français, qui a présenté en fin de semaine dernière ses résultats financiers annuels, revient en effet du diable Vauvert ! Le CA a progressé de 6,3% par rapport à 2020 et la marque renoue aussi avec les bénéfices. Le résultat net est de près d'un milliard d'euros.
Le groupe Renault a connu la pire année de son existence en 2020 (8 milliards d’euros de pertes), mais a vite rebondi, enregistrant, en 2021, une croissance de 6,3% de son chiffre d’affaires, à 46,2 milliards d’euros, un bénéfice net de 967 millions d’euros et une marge opérationnelle de l’ordre de 3,6% – la firme tablait sur 3% à l’horizon 2023. Ces performances ont été obtenues malgré un recul sensible des ventes (-4,5%). Une baisse inhérente, en partie seulement, à la crise des semi-conducteurs.
En fait, ce que disent les chiffres, c’est que le passage d’une logique de course aux volumes à un système basé d’abord sur la création de valeur, pierre angulaire de la stratégie Renaulution, a été une franche réussite ! Le directeur général italien du groupe a donc remporté son pari.
“Renault Group a largement dépassé ses objectifs financiers 2021 malgré l’impact des pénuries de semi-conducteurs et la hausse du prix des matières premières. Cela reflète le rythme soutenu auquel avance la transformation en profondeur du groupe, initiée dans le cadre de Renaulution”, s’est-il félicité.
Transformation en profondeur
Grâce à un changement de “logiciel”, à une politique commerciale diamétralement opposée à ce qui se faisait avant au sein des showrooms de Renault et de ses marques “satellites”, qui s’est traduite, sur le terrain, par des ventes aux particuliers en hausse, quand, en même temps, le business des flottes loueurs s’est assez fortement rétracté, Renault Group a pu gagner 5,7 points d’une année à l’autre en matière de prix médian.
En fait, abstraction faite des volumes de ventes, tous les voyants sont au vert. Le groupe francilien annonce en effet dans un communiqué de presse que son “portefeuille de commandes atteint les trois mois de ventes en Europe, soutenu par l’attractivité de l’offre Renault E-TECH, Arkana, des véhicules utilitaires, Dacia Sandero et Dacia Spring 100 % électrique”.
On apprend aussi dans ce document que le plan d’austérité mis en place dans le cadre de la Renaulution (deux milliards d’euros de coupes budgétaires vs. 2019) a parfaitement fonctionné pusique les objectifs ont été atteints avec un an d’avance.
Une année 2022 délicate ?
Renault Group a indiqué, du reste, que ses actionnaires ne percevront pas de dividendes cette année. En revanche, deux des quatre milliards d’euros empruntés en 2020 par Renault et garantis par l’Etat français seront remboursés en 2022. C’est le double du remboursement prévu initialement.
Après avoir présenté les résultats flatteurs de 2021, Luca de Meo a quelque peu climatisé l’assistance en présentant ses projections pour 2022. Il a précisé que la crise des semi-conducteurs n’a pas fini d’impacter l’industrie automobile mondiale et que le groupe devrait produire 300.000 véhicules de moins que ce que sa capacité de production permet à cause de cette conjoncture délicate.
Cela dit, de Meo et ses troupes sont prêts à affronter les difficultés, qui ont dévoilé un plan produit 2022-2026 particulièrement ambitieux. Plusieurs modèles d’importance, tous 100% électriques, sont prévus, notamment entre 2024 et 2025.
Grosse offensive EV en vue
Au cours de cette période, Renault lancera les R4 et R5 électriques, mais aussi un crossover et un fourgon, zéro émission eux aussi, tandis que Dacia lancera dans le bain le remplaçant de sa Spring (déjà !) et qu’Alpine commercialisera, pour sa part, sa version de la R5, de même que le crossover GT X-Over. Tout un programme !