L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi vient de lever le voile sur les contours de son futur commun. Un futur dénommé sobrement Alliance 2030, placé sous le signe des mobilités électrique et connectée. Il est prévu que 35 véhicules 100% électriques voient le jour à l'aube de la prochaine décennie. Pas moins de 23 milliards d'euros seront alloués à cet effet.
En phase avec le business model “Leader-Follower”, établi fin mai 2020 par l’Alliance, la nouvelle feuille de route présentée récemment par l’Axe Paris-Yokohama-Tokyo vise principalement à mettre en place les conditions optimales pour produire des synergies entre les différentes marques du groupe en matière d’électromobilité et de véhicules intelligents.
Il y a lieu de rappeler que l’Alliance fait figure de précurseur, de pionnier dans le domaine de l’électrification, qui a déjà investi plus de dix milliards pour le développement de modèles comme la Nissan Leaf ou la Renault ZOE !
Objectif parmi les objectifs de ce plan dans le plan : “renforcer l’utilisation des plateformes communes pour atteindre 80% en 2026”, dixit un communiqué de l’Alliance parvenu récemment à notre rédaction. Pour atteindre un tel niveau de “complicité”, pour tirer le meilleur de chacun des constructeurs et exploiter leurs atouts stratégiques, leurs avantages comparatifs, l’Alliance investira massivement. En effet, une somme de 23 milliards d’euros sera allouée à l’électrification des gammes des différentes marques de l’Alliance.
“Des investissements massifs qu’aucune des trois entreprises ne pourrait réaliser seule. Ensemble, nous faisons la différence pour un nouvel avenir durable et global”, a annoncé à ce propos Jean-Dominique Senard, président de l’Alliance. De quoi permettre l’arrivée, d’ici à 2030, de cinq plateformes électriques communes et de 35 véhicules 100% électriques inédits basés sur ces dernières.
Si le plan se déroule comme prévu et si tant est que les concurrents se tiennent au leur, ne durcissent pas, entre-temps, leur stratégie d’électrification, l’Alliance disposera alors de l’offre de véhicules électriques la plus large parmi les groupes automobiles. Et Senard d’ajouter que “l’Alliance deviendra neutre en carbone d’ici 2050”.
Les trois constructeurs ont également prévu de renforcer leur collaboration en vue de la production de batteries et visent une capacité de production mondiale de 220 GWh à l’horizon 2030. Cela dit, c’est Nissan qui sera en charge du développement de la technologie de batteries solides.
La révolution sera électronique également. L’entente franco-nipponne affiche clairement son souhait d’accélérer en matière d’intelligence artificielle, de conduite autonome, de V2V et V2X… Là encore, un budget conséquent sera consacré à la R&D.
C’est Renault qui sera en première ligne sur ces volets. Il est effectivement prévu que la firme au losange chaperonne le développement d’une architecture électrique et électronique commune. Un véhicule bâti autour de cette base roulante innovante et intégralement conçu à partir d’un logiciel, un “full software defined vehicle”, devrait être lancé en 2025.
Un plan produit costaud
La stratégie Alliance 2030, c’est aussi l’arrivée prochaine, côté showrooms de Nissan, d’un nouveau véhicule électrique, le remplaçant de la Micra en Europe. Il sera basé sur la plateforme CMF BEV et sera produit à Renault ElectriCity, le hub électromobilité de l’Alliance en France. Il y aura également du nouveau chez Mitsubishi, avec deux lancements en Europe, des modèles basés sur des valeurs sûres de la marque au losange, sur des “cousines” rompues aux “joutes” du vieux continent. La nouvelle génération de l’ASX fera partie de ce duo. L’identité de l’autre modèle n’a pas été révélée pour le moment.
Quant à Renault, on sait que l’Austral est sur le point de débarquer et qu’il aura droit à des variantes électrifiées, mais aussi qu’un chapelet de nouveautés zéro émission comme la Renault 5 E-Tech, la ZOE II, la 4L-éctrique…, lui emboîteront le pas.