Toyota Gazoo Racing l'a fait ! L'écurie japonaise a remporté sa cinquième victoire consécutive aux 24 Heures du Mans. La GR010 Hybrid #8 du trio Buemi, Hartley et Hirakawa a succédé à la #7, arrivée sur le circuit de la Sarthe, le 7 juin dernier, avec le statut de tenante du titre et finalement deuxième du général à l'issue de cette 90e édition. Détails.
L’écurie Toyota Gazoo Racing se forge un palmarès de plus en plus glorieux aux 24 Heures du Mans. “A vaincre sans péril on triomphe sans gloire”, objecteront les esprits chagrins (de même que Rodrigue, Pierre de Corneille et Sénèque). C’est mal connaître “la plus grande course du monde”. Mais c’est aussi la marque d’une méconnaissance du classement provisoire du championnat du monde FIA d’endurance (WEC), dominé par Alpine avant la tenue de la 90e édition des 24 Heures !
Tenant du titre et auteur d’une série de 4 victoires consécutives, Toyota débarquait mardi dernier sur le circuit de la Sarthe avec le statut de favori, certes. Cela dit, lors des essais de mercredi et de l’Hyperpole de jeudi, et l’Alpine A480 et les deux Glickenhaus 007 LMH ont montré qu’elles n’allaient pas aborder la course en “victimes expiatoires”, qu’elles allaient vendre chèrement leur peau (d’échappement) samedi et dimanche !
La bataille a finalement fait rage dans les autres catégories davantage qu’en Hypercar – nouveau nom de la LMP1 depuis deux éditions. Les deux Toyota GR010 Hybrid ont géré tranquillement le clair de la course. Et c’est la #8, pilotée 380 tours durant (un peu plus de 5.177 km) par la triplette constituée du Suisse Sébastien Buemi, du Néo-Zélandais Brendon Hartley et du Japonais Ryo Hirakawa, qui a remporté les deuxièmes 24 Heures du Mans de l’ère Hypercar, devant la #7, couronnée en 2021.
Les vertus du… Toyotisme
Un doublé retentissant, qui permet à Toyota d’aligner une cinquième victoire de rang en terres mancelles ! Une perf’ réalisée par Audi entre 2004 et 2008 ! Objectif Ferrari (6 victoires consécutives au début des années 60) en 2023, et, pourquoi pas, Porsche, qui avait enchaîné 7 victoires aux début des années 80) !
Toyota, champion de l’hybride, qui survole l’édition la plus durable des 24 Heures, marquée par l’adoption de l’Excellium Racing 100, un carburant 100% durable, qui réduirait de plus de 65% les émissions de gaz à effet de serre. Ça tombe sous le sens !
A noter que Sébastien Buemi s’invite, avec cette victoire, sa quatrième, après ses titres en 2014, en 2019 et en 2020, à la table des monstres sacrés des 24 Heures que sont Yannick Dalmas, Olivier Gendebien ou Henri Pescarolo ! Le C.V. de celui qui est, du reste, double champion du monde de Formule E, commence à avoir une gueule d’enfer !
Alpine à la peine
Si Toyota a brillé, cette 90e édition des 24 Heures est à oublier pour Alpine, en revanche. Le proto tricolore a rencontré très vite des problèmes d’embrayage. Les pilotes engagés par l’écurie française, André Negrão, Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxivière, sont partis à la faute à quelques reprises, ensuite. Résultat : la cinquième et dernière place du classement Hypercar.
C’est donc l’une des deux Glickenhaus, la 007 LMH #709 de Ryan Briscoe, Richard Westbrook et Franck Mailleux, en l’occurrence, dont la course a également été perturbée par un capteur de turbo défaillant, qui a fini la course troisième, permettant à l’écurie américaine de découvrir les joies du podium aux 24 Heures.
Tour d’horizon des autres catégories
En LMP2, c’est la team belge WRT qui était attendue. C’est finalement l’Oreca 07-Gibson #38 de l’écurie anglaise Jota qui s’est imposée. Il y a lieu de signaler la deuxième place de Robert Kubica et de ses deux équipiers, mais aussi la onzième place arrachée par Sébastien Ogier et ses acolytes. L’octuple champion du monde de WRC découvrait les 24 Heures du Mans.
En LMGTE Pro, catégorie qui ne sera pas reconduite en 2023 et qui sera remplacée en 2024 par la catégorie GT3, la victoire est revenue à Porsche, au prix d’une lutte acharnée face à Corvette et Ferrari. Enfin, en LMGTE AM, c’est l’Aston Martin Vantage AMR #33 du team TF Sport qui a été sacrée, devant Porsche.