Est-il besoin d'ajouter quoi que ce soit d'autre quand ton titre a cette gueule ? Que ce T-Roc est “inCLASHable”, à la rigueur... En gros, si, ainsi que le prétend la chanson, “Sharif don't like it”, il a manifestement des goûts très discutables ! Car, l'objet de notre essai est tout simplement Wunderbar!
Monument historique situé dans la province d’El Jadida, à 75 km au sud-est de la ville éponyme et à 125 km au sud-ouest de Casablanca, construite en 1710, du temps du Sultan Moulay Ismaïl, en surplomb de la rive gauche de l’oued Oum Errabiâ, et inscrite, en 1924, par Dahir, au patrimoine national, la kasbah de Boulaouane a été le théâtre majestueux du premier essai de notre format Grand Test Auto.
La rencontre entre le T-Roc de Volkswagen, lancé sous nos latitudes en juillet dernier, et cette kasbah, était écrite. En effet, en 1982, les membres du groupe britannique de punk The Clash enregistraient “Rock The Casbah”, l’un des titres les plus célèbres de l’album Combat Rock, taquinant, à leur manière, le régime de l’Ayatollah Khomeiny suite à sa décision d’interdire la musique rock en Iran.

On s’égare, mais pas tant que ça non plus ! Car, le T-Roc est séduisant en diable, fort d’un look rock n’ roll comme il faut ! On peut aussi y déceler des influences soul ou hip hop, voire chaâbi, style musical bien de chez nous, qui peut être traduit par VOLK en allemand, soit dit en passant !
En tout cas, la partition est super entraînante ! On est en présence d’un vrai bon morceau, d’un Hit capable de grimper très haut dans les billboards !
Big Hit
Et pour cause, ce T-Roc a été conçu pour faire aussi bien que le Tiguan, une division plus bas. Alors, forcément, on retrouve ce qui a fait le succès du SUV compact de la marque. Le benjamin de la branche SUV de la fratrie est doté, cela dit, d’une face avant plus fun, plus sportive, que celle de ce dernier ou que celle du mid-size SUV qui leur sert d’aîné : le Touareg.
La calandre évasée, ou plutôt “EvaHerzigovasée”, et la non moins canon signature lumineuse à LED – “Regardez-moi dans les yeux… J’ai dit les yeux !” -, disponible dès le premier niveau de finition, peuvent, à elles seules, faire dégainer chéquier et stylo.
On ne vous cause même pas du pavillon incliné façon SUV Coupé, du montant arrière en forme d’aileron de requin, de la malle finement ouvragée et des feux à effet 3D qui la parcourent, sertis de LED pas laides du tout ! Bref, Volkswagen a placé la (Wunder)barre très haut !

Passons à l’habitacle, qui pourrait facilement être pris pour une corderie, voire pour un salon de coiffure rasta, dans la mesure où on n’a qu’une seule obsession dès qu’on y pose son séant : tresser des louanges !
Tradition maison oblige, la présentation intérieure est de haut vol(kswagen), élégante et moderne, les matériaux, la finition et les assemblages impeccables. Pour sa part, la dotation technologique est dans le coup ! Dotée de la finition Sport, notre voiture d’essai dispose de tout le confort moderne.
Wolfsbourge…
A peine moins bourgeoise que la finition la plus chic, dénommée X-Treme, la Sport accueille le même écran tactile central de 8 pouces et sa connectivité de compétition, mais fait l’impasse sur l »écran d’instrumentation numérique Digital Cockpit Pro, prérogative du haut de gamme. Elle a droit à des compteurs analogiques et à un petit cluster TFT capable de grandes choses. Les deux premiers niveaux de finition, Confort et Design, bénéficient, pour leur part, d’un écran central de 6,5 pouces.
Enfin, ce SUV de 4,23 m de long peut également compter sur une habitabilité généreuse et sur un coffre de 445 l, ce qui lui permet d’être au-dessus de la mêlée en la matière au sein de son sous-segment sur notre marché.

Fort partout ?
Jusque-là, le p’tit rocks everything ! Et la démonstration est loin d’être terminée. Sur la route, aucun doute, c’est un sans-faute ! Suspensions, freinage, direction… De la came allemande conforme aux attentes. Wunderbar à tous les étages, là encore !
L’asphalte en mode beghrir de la route nationale qui nous a menés jusqu’à la kasbah et les pistes défoncées alentour ? Une simple fomalité pour ce SUV, qui ne dispose pourtant que de deux roues motrices.
En d’autres termes, le T-Roc est taillé pour le Maroc. Le confort est un peu ferme, à l’allemande, et c’est tout à l’avantage de la tenue de route. Le roulis ? Une rumeur, tout au plus !
A l’aise sur ses appuis, alerte, ce crossover se laisse mener comme une berline. Naturlish! On est dans une Golf surélevée. Le T-Roc a en effet droit à la même plateforme que la Golf 7. Et que le Tiguan 2, by the way !
Du punch en magasin
En ville, terrain de jeu de prédilection de ce SUV, le compromis entre confort et fermeté n’est pas loin d’être parfait et le rayon de braquage est plutôt satisfaisant.
Le seul bloc motopropulseur dispo au catalogue marocain de la marque est constitué d’un duo ayant fait les beaux jours de Wolfsburg et de ses marques satellites. Le 2.0 l TDI de 143 ch et 320 Nm est parfaitement secondé par la boîte robotisée à double embrayage à six rapports DSG6.
Les performances sont assez enthousiasmantes. Accélérations et reprises sont franches, quand la Vmax de 188 km/h est des plus honorables ! Ajoutez à cela une conso moyenne assez miraculeuse, au vu de la puissance en magasin, à savoir 5,3 l/100 km en cycle mixte, et vous obtenez un SUV fort partout et faible nulle part, un champion accompli, le digne frangin du Tiguan !
Evidemment, la perfection n’existe pas en ce bas-monde. Des défauts, ce SUV urbain en a. Rien de rédhibitoire, cela dit ! L’insonorisation de l’habitacle est certainement perfectible, par exemple. Mais le pinaillage n’est pas le genre de la maison. La plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a !
La douloureuse… réalité
Vous vous en doutez sûrement : les grandes et belles qualités que nous avons énumérées tout au long de cet essai ne sauraient être bradées. Positionné à la lisière du premium, le T-Roc s’affiche à partir de 304.000 DH et culmine à 365.000 DH.
On a moins envie de s’exclamer Wunderbar, pour le coup, mais on ne peut pas crier au scandale non plus ! La qualité a un prix. L’image de marque de Volkswagen aussi !
La note est plus salée que celle présentée par les concurrents, mais cela n’a pas empêché le T-Roc de s’écouler à davantage d’exemplaires qu’eux sur notre marché depuis qu’il les y défie.