Une véritable briseuse de nuques, cette guimbarde ! Torticolis en chaîne au passage comme au volant de cette usine à G et à sensations méga stylée ! En mode coup du lapin et du siècle à la fois ! On a pris un pied d'enfer et on n'a même pas taché la superbe sellerie - les couches culotte ont fait le taff !
Prologue
C’est dans la salle d’attente de mon ostéo que j’ai démarré ce papier. Ouais, chekoua’llah, les potos ! Je souffre le martyre ! Je dirai même plus : le mar-tire ! Sbabi une tire à ne pas mettre entre toutes les mains ! Sérieux, elle m’a pété le 3amoud fe9ari, la coquine ! C’est vrai que je ne l’ai pas ménagée non plus ! On sort rarement indemne d’un rodéo sauvage comme celui que l’on a improvisé à l’occasion du Grand Test Auto de ce fol missile sol-sol !
Tout avait si bien démarré, pourtant ! Les passants qui se retournent à son passage, éberlués, sciés par tant de beauté, de grâce, de vénusté, ou, pour certains d’entre eux, ceux que la passion automobile ne… transporte pas, juste terrorisés, ulcérés, par le métal hurlant, par le vacarme infernal que produit cette furie.
En fait, c’est peut-être ça le plus dingue avec cette machine démoniaque ! Elle souffle le chaud et le froid, te bluffe, t’amadoue, avec sa gueule d’ange, d’abord, t’envoie chez Belzébuth, ensuite, au moindre mouvement du gros orteil du pied droit, avant que ses trains roulants, ses appuis et son freinage, impériaux en toute occasion, ne prennent le relais et n’extirpent, n’exfiltrent tes miches des flammes pour t’expédier direct, en première, cela va de soi, dans le carré VIP de l’Eden, de l’Olympe, du Céleste séjour !
Tu peux pas test !
Sérieux, je n’ai même pas envie de vous faire le tour du propriétaire, de vous présenter, à la manière d’un “agent Tupperware” ou de quelque autre VRP (vlogueur, représentant, placier), le look extérieur et l’environnement intérieur de cette bagnole. Il y a tellement mieux à partager avec vous !
Ouais, elle a une dégaine à faire tomber en pâmoison le plus blasé des esthètes et un poste de pilotage-Mahal… ! “Chnouwa hada”, commenterait celui des présentateurs de BeIn qui semble être le plus accro à la schnouf… Voilà ! Est-il besoin d’en dire plus ? Vous avez des mirettes, a’l’3echran ! A elles de jouer ! Les miennes me font dire que j’ai rarement vu plus canon et plus swag que cette bagnole !
Nous voilà les coudées franches, en mesure de causer enfin de ce qui fait vraiment de notre voiture d’essai un mythe roulant. Son moteur, son impétuosité, son équilibre, bref, sa personnalité à nulle autre pareille !
Elle n’est peut-être plus très jeune, mais elle a encore toutes ses dents. A en juger par les standards actuels, elle n’est pas très puissante non plus. Moins de 200 ch ! Croyez-moi, cela dit, que cela suffit à faire partir en vrille le train arrière de cette propulsion. En première, en seconde, voire en troisième, quand tu écrases la pédale de droite, t’es en mode “échec et motricité”. Ça patine, ça fume, ça va dans tous les sens.
Si tu maîtrises pas le contre-braquage, mieux vaut rester sage ! C’est qu’il n’y a pas de filet de sécurité pour rattraper tes “caguades” ! Pas d’ESP, coco ! Pas d’ABS non plus ! Juste une survireuse à la répartition des masses pas loin d’être parfaite, au poids limité (un peu plus de 1.200 kg) et à la puissance démentielle – pour son époque.
Pour pilotes aguerris “only” !
La plus dingue des contemporaines de cette bagnole, la Ferrari 288 GTO, développait à peine un peu plus du double de sa puissance. Sachant que l’héritière de la supercar des années 80, la SF90, développe 1.000 ch, les presque 200 chevaux de notre voiture d’essai équivaudraient, au “taux du jour”, à 450 ch environ !
En fait, quand t’es aux manettes d’une bête de ce type, il y a trois possibilités : soit t’es un pilote émérite, auquel cas b’sa7tek le panard (veinard !), soit t’es un(e) automobiliste lambda. Dans ce cas de figure, un conseil : run, Forrest, run ! Dans quelle galère t’es-tu embarqué(e), pauvre de toi ? Tu insistes ? Tu te sens calibré(e), outillé(e) pour faire face à la tempête que promet cette dynamite sur roues ? J’peux plus rien pour toi, l’ami(e), sinon te rappeler de faire ta profession de foi, des fois que…
Pardon ? La troisième possibilité ? Ah oui ! Elle a failli passer à la trappe tant elle est anecdotique. Elle ne concerne que les personnes souffrant de dédoublement de personnalité – injustement qualifiées de schizophrènes, soit dit en passant -, voire les “équilibristes”.
En somme, faut se cracher dans les paluches, poser une autre partie de l’anatomie sur le tableau de bord et, en même temps, agir avec la plus grande des prudences. Rien de tel que l’oxymore pour résumer le délire : fougue modérée, rage calculée… Les figures de style, c’est le pain quotidien quand on fréquente une furie de ce type !
Epilogue
Et l’ostéo dans tout ça, me direz-vous ? Non, hamdoullah, ça va ! Requinqué ! Réparé ! Les vertèbres bien en place, prêtes à éclater en vrac à nouveau ! Cette bagnole te met tellement du baume au coeur, te nourrit tellement l’âme que tu lui pardonnes aisément son côté tape-cul, son confort sommaire, que tu te retrouves à en redemander !
L’amour vache, que ça s’appelle ! Je dois vous avouer que c’est mon “crush” absolu, cette bagnole ! Jamais je n’ai eu de daily aussi vivant, aussi communicatif, aussi joueur, que cette BMW Série 3 E30 de 1984, une Ph.1 dotée d’un kit M-Tech 2 et ayant bénéficié d’un swap. Sous son capot se terre un M50 B25 de 325i E36 (l’héritière), un six-cylindres en ligne atmo de 2,5 litres de cylindrée produisant 192 ch, un bloc particulièrement mélodieux. C’est l’une des deux voitures officielles de MAX. Nous vous présenterons l’autre prochainement.
Nous vous donnons également rendez-vous, début septembre, pour la vidéo de cet essai. En attendant, vous apprécierez certainement le clip vidéo ci-dessous, dans lequel notre auguste E30 côtoie un des plus grands rappeurs marocains de sa génération, Hoofer aka H2O, ou encore Le Daron, grand igo de la rédaction, qui a d’ailleurs inauguré la rubrique Grand Test Auto voilà quelques mois !

